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La felouque et le palmier dansant. Ouquels mérites personnels permettaient aux dirigeants de mépriser les syndicats ?

9 Mars 2018 , Rédigé par bouhamidi mohamed Publié dans #Bazooka- Le Soir d'Algérie

La felouque et le palmier dansant. Ouquels mérites personnels permettaient aux dirigeants de mépriser les syndicats ?

 Par Mohamed Bouhamidi.

In Le Soir d’Algérie du 03 avril 2004

 

Les paroles du Premier ministre à l’endroit des syndicats autonomes s’apparentent à une véritable agression. Ma première réaction a été de me rappeler un vers. Il se trouve dans la longue et magnifique qasida du poète Sidi Kaddour Ezzerhouni Ennodromi que chante El Anka. Ce vers parle du «palmier dansant favorisé par les jours». Dans certaines versions El Anka parle de la «felouque favorisée par les jours».

J’ai toujours compris ces vers comme la dérision des hommes qui n’ont aucun mérite à posséder ce qu’ils ont, occuper les fonctions qui sont les leurs. Le palmier ne danse et la felouque ne balance que par la grâce du vent. C’est bien ce que j’ai envie de dire aux syndicats autonomes. Ils méritent chacun de leur mouvement, chacune de leur grève. Ils ont travaillé contre l’adversité, les pesanteurs sociales et de la conscience, contre la peur des représailles. Ils ont veillé, analysé, pesé et soupesé chaque mot d’ordre, chaque objectif, ont convaincu et entraîné les travailleurs. Puis la majorité des travailleurs ont pris le relais. A leur tour, ils soutiennent leurs syndicats et les poussent à plus de combativité. Dans ce processus, il y a mille fois plus de sens de la dignité. Car le travail reste la seule dignité de l’homme alors que le pouvoir fait tout pour le rendre indigne par des salaires de misère. Et par toutes ces manœuvres sur l’emploi des jeunes et des chômeurs conçues comme de la solidarité. Le travail est un droit pas une aumône et surtout pas cette sorte d’aumône qui ressemble à une aubaine alléchante qui fait taire les protestations. L’aubaine fait le quasi-mendiant, l’obligé du système qui sait choisir les personnes qui le lui rendront bien. Le Premier ministre et tout le pouvoir peuvent railler les syndicats autonomes et leurs patients et laborieux efforts pour mobiliser. En face, sur tous les résultats qu’il affiche, quel est le mérite du pouvoir ? Rien ! Le vent des prix du pétrole fait danser le palmier et balancer la felouque. Pour le reste, le Premier ministre avoue que la croissance est trop faible pour augmenter les salaires. Après nous avoir servi du 5 et du 6% de croissance.

M. B.

Source : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/04/03/article.php?sid=36474&cid=3

 

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