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bouhamidimohamed

Zohra Mahi : Yasmina Khadra, Boualem Sansal, Kamel Daoud - Trois écrivains, trois dérives.

3 Août 2022 , Rédigé par Zohra Mahi Publié dans #-Algérie, #-Reconquête par la culture, #-polémiques algériennes, #-résistances culturelles, #luttes idéologiques

Zohra Mahi : Yasmina Khadra, Boualem Sansal, Kamel Daoud - Trois écrivains, trois dérives.

Trois écrivains, trois dérives. par Zohra Mahi*. 

 Yasmina Khadra, ce génie méconnu et qui le restera. 

Victor Hugo écrivait en 1859 dans une lettre « Ayez tout Voltaire sinon, vous n’avez rien de Voltaire ». J’ai donc appliqué cette sage préconisation de Monsieur Hugo, qui savait de quoi il parlait, à Monsieur Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, auteur prolifique algérien d’expression française.

Pour avoir tout Mousselhoul (je le libère du pseudonyme pour ne pas avoir à utiliser le iel  équivoque), j’ai donc acheté toute sa production.

Avec application j’ai tout lu jusqu’à l’overdose. Cent fois comme disait Gide parlant des livres de Zola, ceux de Monsieur Moulessehoul me sont tombés des mains mais j’ai persévéré pour ne pas dénigrer injustement ce brave homme. 

Si l’imagination de cet auteur est vaste et les sujets de ses livres variés, ni son style, ni l’originalité de sa pensée ne sont au rendez-vous même s’il a balayé un vaste espace d’inspiration allant de l’Algérie à l’Afghanistan en passant par l’Irak, le moyen Orient avec cette plaie béante du monde arabe qu’est la Palestine. Le seul livre qui échappe au magma égalisateur d’une médiocrité navrante, est celui dans lequel il se livre sur sa vie personnelle, scolaire et familiale, en fait, celui dans lequel il est le moins professionnel et le plus spontané et moins apprêté. 

Certains ont pu dire que ses autres livres relèvent du roman de gare. Mais de quelle gare s’agit-il ? Si c’est la gare d’El Affroun, rien n’est moins sûr car si dans cette gare il y a quelques lecteurs, il n’est pas évident qu’ils soient francophones mais si le lectorat visé par son éditeur est celui d’une gare française, il y a de la concurrence, et elle sera rude ! En effet, les livres de Guy Des Cars ou de Marc Levy qui sont un peu plus élaborés que ceux d’un écrivain importé, font déjà cet office et plutôt avec efficacité et réussite.

J’ai croisé Monsieur Moulessehoul alors directeur du centre culturel algérien à Paris lors d’une soirée musicale dans ce même centre il y a quelques années. Il était accompagné de son épouse et d’un de ses enfants.  Leur groupe frileusement resserré, solitaire dans sa bulle et protégé par la fama du Haut Responsable, est passé au milieu de notre masse anonyme, comme ces notables qui se distinguent du bas peuple par leur morgue. Lui avait cette moue ennuyée des stars qui veulent décourager les chasseurs d’autographes par une mine rébarbative et nous étonnés de le voir si peu modeste car personne n’a eu la moindre velléité de lui sauter dessus, l’adulation même des plus grandes vedettes n’étant pas dans les mœurs algériennes.

Depuis, en mal de reconnaissance par ses pairs, il en appelle aux personnes de bonne volonté afin arbitrer le litige moral qui l’oppose aux autorités algériennes, coupables de ne pas lui conférer le statut éminent (???) qui lui reviendrait de droit. Ce procédé, dont il est coutumier, lui avait été utile pour arracher au régime précédent le poste de directeur dont il est question plus haut.

Mais dans l’Algérie nouvelle il semble qu’il n’y ait pas foule pour lui prêter main forte en raison de ses déclarations péremptoires sur le droit des pieds noirs au statut d’Algériens alors qu’ils n’ont eu de cesse de se revendiquer de la seule nationalité qui comptait à leurs yeux, la française, et son obstination à se rappeler la faribole de la « fraternité coloniale » qu’il n’a pas connue étant âgé de 7 ans au moment de l’indépendance.

La guerre de libération impliquait aussi la libération de la culture, celle imposée par le fer et par le feu ne servait qu’à l’acculturation du peuple Algérien. Elle appartient désormais au passé.

L’indépendance politique impose aux intellectuels de parler d’abord aux citoyens nouvellement libérés avant de chercher à acquérir par-dessus leurs têtes une notoriété universelle en crachant sur une société jugée selon eux archaïque et bigote, tout en faisant l’apologie des responsables de cet état.

C’est en respectant les aspirations au progrès de ces 90% des citoyens laissés volontairement analphabètes par la puissance coloniale, qu’il faut construire une culture, unique entre toutes, qui se fera connaitre au monde par le biais de la traduction, y compris en français.

Je ne dirais rien sur l’impact des livres de Monsieur Moulessehoul, qui peuvent après tout avoir leurs lecteurs mais ils seront jugés par la postérité et lui, ne fera pas exception à l’adage : « nul n’est prophète en son pays ». Pour se consoler, il pourra toujours se dire que comme tous les grands écrivains, sa valeur sera reconnue après sa mort.

En attendant, il faudra qu’il revienne à la raison. L’Algérie est arabo-berbère, sa littérature est nécessairement conforme à la trilogie du Cheikh Ibn Badis : « L’Algérie est notre patrie, l’Islam notre religion et l’arabe notre langue ». En raison du changement de générations et la place primordiale de l’arabe dans l’expression générale, la langue française ne sera plus qu’un lointain souvenir. et tous les livres écrits en français, y compris ceux de l’illustre Mohammed MOULESSEHOULE feront partie d’un fonds d’archives, poussiéreux et démonétisé, au fond d’une bibliothèque elle -même oubliée.  

 

Qui êtes-vous Monsieur Sansal ?

Boualem Sansal, cet écrivain aux origines troubles et aux convictions nauséabondes, est un cas en Algérie. Voilà un homme qui s’incruste dans un pays qu’il hait au milieu d’un peuple qu’il juge du haut de sa grandeur obscurantiste et inconsistant et auquel il veut néanmoins imposer sa présence d’auteur cosmopolite.

Que fait cet Alien hostile chez nous ? Pour le démasquer il faut d’abord s’interroger sur le contenu de son message. Que veut-il dire au juste et à qui s’adresse-t-il ?

Par acquis de conscience, j’ai lu quelques bribes de son œuvre mais par honnêteté je dois confesser que je ne me suis pas forcée à l’empathie ou même à la simple neutralité, au point de me faire violence et ingurgiter cette nourriture indigeste. Par avance, il était condamné par mon conscient et mon subconscient, vilipendé d’office, parce qu’il a sali notre guerre de libération en se croyant autorisé à y mêler un fait qui ne nous concerne ni de près ni de loin, si ce n’est par le sacrifice par la contrainte de milliers d’Algériens morts pour la France à la suite d’une mobilisation abusive :  la deuxième guerre mondiale et le sort que les européens ont réservé aux Juifs qui se disaient européens comme eux.

Pour tout Algérien pris dans la tourmente de la guerre de libération mettant aux prises une super puissance et un peuple désarmé, massacré, interné, jeté dans des charniers pendant sept années et demi par l'armée coloniale, la désertion d’un soldat ennemi qu’il soit Allemand ou pas, était non seulement la bienvenue mais constituait un geste fort de fraternité inouïe de la part d’un étranger, européen de surcroît, qui n’était pas obligé de sacrifier son confort et se mettre en danger pour une cause dont il ne savait rien.

Sansal a donc sévi sous les applaudissements de la doxa juive sioniste française en écrivant un livre hideux au titre simplet « Le village de l’Allemand ». L’Allemand en question et selon lui forcément nazi, était un déserteur de la Légion étrangère française qui aurait rejoint l’ALN entachant ainsi toute la guerre de libération de nazisme et pourquoi pas, de complicité rétrospective dans le massacre des Juifs dans les camps Allemands.

Par cette manœuvre qu’il a crue habile mais qui n’est que crapuleuse, ce sayan effronté, et insultant est le plus fielleux, le plus pernicieux et le plus dénué de scrupules que les sionistes aient instrumentalisé contre notre nation.

Quel que soit le talent, forcément caché car je n’ai pas ouï dire que Monsieur Sansal ait ébloui le monde par une de ses œuvres, il n’est pas décent de sacrifier la gloire de notre ALN pour accueillir, sous couvert de tolérance, le thuriféraire d’Israël dont il ne cesse de défendre la cause passée et présente, de justifier ses crimes contre les Palestiniens et contre le monde arabe et musulman tout entier.

Sansal qui revendique diverses nationalités (aux dernières nouvelles il serait lui aussi Marocain, ceci expliquant cela) et accointances culturelles et politiques, clame avec autant de vigueur que de régularité qu’un écrivain n’a pas de nationalité. Dans ce cas, il n’a pas non plus d’histoire commune avec nous et notre patrie. n’est pas la sienne. Il n’a donc rigoureusement aucun lien avec notre pays, notre avenir, notre société, notre intérêt qui n’ont pas d’importance pour lui. Il ne nous parle pas car il n’a aucun message à nous délivrer et nous n’avons pas à l’écouter déblatérer ses lieux communs car lui aussi, ses livres du niveau de base, ne méritent pas qu’on s’y attarde même par charité.

Cet homme qui se veut marginal et étranger n’est en effet pas des nôtres, c’est pourquoi, il doit disparaitre de notre horizon et aller exercer ses talents dans les pays de sa proche parenté.

 

Kamal Daoud, l‘homme du demi livre.

Des trois énergumènes, Kamel Daoud est le plus pathétique parce qu’il ne se rend toujours pas compte qu’il a tout raté.

Il a imaginé une suite au livre de Camus « l’Etranger » et ce fut une cascade de dithyrambes jusqu’à ce qu’on découvre le pot aux roses. En effet, si l’idée de la contre-enquête sur le meurtre gratuit de « l’Arabe » par Meursault était géniale, son contenu l’était beaucoup moins. Le livre écrit en deux parties était d’inégale valeur et bientôt c’est la partie gâtée par l’indigence structurelle de la pensée de l’auteur qui a phagocyté l’autre, rendant le tout plutôt moyen au lieu de l’œuvre brillante que le titre laissait augurer.

Monsieur Kamel Daoud sera privé du prestigieux prix Goncourt qui était pourtant à portée de main. Le tourbillon médiatique organisé par les amis plutôt sionisants de l’auteur lui a évité la dépression nerveuse mais ce ne sera pas sans séquelles. Il restera définitivement atteint de ce qu’on appelle vulgairement « le melon », la maladie des mégalomanes incurables.

La gloire est passée si près, que le souffle du boulet a littéralement tourneboulé la tête de notre auteur pour l’éternité. Il ne s’en remettra jamais. Il n’aura de cesse d’écrire des brûlots contre l’Algérie, l’Islam et les Arabes pour retrouver l’estime et qui sait peut-être aussi l’admiration de ses amis sionistes et peut-être glaner un prix, n’importe lequel, même celui que décerne chaque année la modeste Association des Concierges Portugaises Francophones ( l’ACPF) du 16 arrondissement de Paris.

Mais qui allait faire les frais de la déconvenue du prix Goncourt puis l’obstination dans la recherche du bonheur littéraire ? Le champ est vaste mais ceux qui le peuplent sont sans surprise, l’Algérie et les Algériens et l’islam et les musulmans. 

Une occasion inespérée s’est présentée une nuit de noël à Cologne en Allemagne. Sans connaitre les faits ni les circonstances de cet évènement où des femmes Allemandes ont été agressées dans la gare de cette ville, Monsieur Kamel Daoud spécialiste des « contre-enquêtes » a pris la police Allemande de vitesse et a délivré son procès-verbal magique issu de son imagination fertile en bêtises et il est sans appel. Seuls des musulmans sont capables de commettre de pareilles exactions et il brode ainsi à longueur de pages sur les méfaits de ces barbares musulmans qui ne savent pas se tenir en société en raison de leur religion pousse- au crime.

A la suite de cet article fabuleux, si merveilleusement conforme aux valeurs de l’Europe et si intraitable et sincère dans la dénonciation des affreuses mœurs musulmanes, Monsieur Kamel Daoud tenait là son prix Pulitzer sans aucun doute !!  

Hélas ! il allait vite déchanter et le retour du bâton sera à la mesure de la légèreté blâmable du journaliste Daoud dont l’insouciance frisera l’inconséquence.

D’abord, il a été démenti par la police allemande elle-même. Les évènements de Cologne n’étaient pas spécialement dirigés contre les femmes Allemandes mais ce fut une rixe générale dans laquelle ont été impliquées des personnes alcoolisées de tous genres, de toutes nationalités et de toutes religions.

Ensuite, des auteurs français et non des moindres lui ont reproché sa hâte à qualifier un évènement avant la fin de l’enquête de police, alors qu’un peu de prudence et de patience lui aurait permis de connaitre les tenants et les aboutissants de cette affaire et rédiger un article objectif et honnête. Leur mise en garde sévère a été publiée et a beaucoup contribué à dégonfler la baudruche Daoud, l’écrivain sans peur et sans reproche. qui ne craint pas de se lever même contre les siens !  

Et pour terminer, Kamel Daoud qui a cessé d’être Algérien, arabe et surtout musulman après avoir été un admirateur et peut-être plus du GIA terroriste, s’est mis à se comporter comme ses aïeux et à tabasser sa femme exactement comme les barbares de Cologne qu’il dénonçait avec hargne et outrance. Pour ces faits regrettables, il a dû s’expliquer devant un tribunal correctionnel qui l’a condamné pour coups et blessures sur conjoint.

En récapitulant, Kamel Daoud n’a pas eu le prix Goncourt, il n’a pas eu le prix Pulitzer, ni même celui de l’ACPF, mais il a récolté une condamnation judiciaire pour coups et blessures sur sa femme. Si ce n’est pas son karma qui lui joue des tours, on se demande ce que c’est.

Cet éternel frustré a pu cependant compter sur l’affection française et une nationalité de rechange mais de papier (les Français savent ce qu’implique cette réserve) qui lui permet de faire l’expérience de l’arrogance coloniale et d’avoir l’Algérie et son peuple dans sa ligne de mire sans dommage pour lui.

C’est ainsi qu’en 2018, il a commis cet article « Je suis Marocain » (1) qui fut au choix, une commande de la monarchie marocaine ou un appel du pied à cette même monarchie par Daoud lui-même en mal de notoriété et en manque d’argent. La reprise maladroite de la formule du Président Kennedy « Ich bin ein Berliner » ne se justifie pas en cette occurrence puisque l’Algérie ne s’est pas installée au cœur du Maroc pour l’occuper comme les communistes l’ont fait à Berlin-Est. C’est au contraire le Maroc qui est un état colonial occupant le Sahara Occidental au mépris du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes. Se revendiquer de la sujétion à un roi qui viole sans vergogne la morale universelle en asservissant un peuple qui n’est pas le sien, c’est un manquement grave aux règles éthiques du journalisme. Décidément, le prix Pulitzer s’éloigne encore un peu plus !  

A moins que Monsieur Daoud ne soit plus rien, ni écrivain car la veine est tarie, ni journaliste en raison de ses points de vue foireux sur des faits-divers glauques ?

Zohra Mahi.

1-https://www.algerie-dz.com/forums/international/427352-kamel-daoud-oui-je-suis-marocain

 *Native de la région de Mascara dans une famille très impliquée dans la guerre de libération, Zohra Mahi a écrit un livre de souvenirs de cette époque sous le titre "Des intrus dans le Jardin du Bey " paru aux éditions les Points sur les i . Après un bref passage dans la magistrature à la Cour d'Appel d'Alger, elle est avocat depuis 47 ans, d'abord au barreau d'Alger puis à celui de Paris. Malgré la distance, elle reste très concernée par tout ce qui touche sa patrie et son peuple.

 

 

 

 

 

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