Patriotes. Sur le destin des patriotes de la Mitidja.

Quelques patriotes basés à Haouch Grau - Boufarik.

Par Mohamed Bouhamidi.

In Le Soir d’Algérie du 06 avril 2006.

Ils ont pris les armes quand la terreur tétanisait la population. Dans la Mitidja, dans toute la région sud et sud-est de la Mitidja, la puissance du GIA avait atteint des sommets. Ils ont pu se livrer à des massacres à la cité Dallas, aux portes mêmes d’une grande ville comme Boufarik. Ils avaient sous leur coupe et sous leur contrôle l’ensemble des haouchs de la région. En plein jour, ils organisaient des barrages entre Soumââ et l’université de Blida.

Ils avaient prévenu les transporteurs qu’ils ne devaient plus accepter de convoyer des voyageurs mixtes. Filles seulement ou garçons seulement. Ainsi, ils ont brûlé un fourgon qui avait contrevenu à leurs ordres. Une des filles en a perdu l’usage de la parole pendant des mois. Les services de sécurité ne pouvaient faire face à un terrorisme de masse. Les premiers noyaux de résistance partirent de Haouch Grau, du nom de l’ancien colon qui possédait le domaine. Le mouvement de résistance au terrorisme prit de l’envergure et du prestige. La confrontation armée fut acharnée, terrible, demandant un courage et une détermination sans faille. Les citoyens peuvent encore vous raconter certains faits d’armes et la longue solitude qu’ils ont vécue face à la menace de mort permanente. Ils peuvent vous dire que les terroristes contrôlaient le territoire jour et nuit. Et vous confirmer que les patriotes, et les patriotes seulement, ont desserré l’étau et libéré littéralement certains secteurs de la Mitidja. Et tous peuvent vous parler du rôle de Mohamed Sellami sans rien ignorer ni oublier de l’apport de chacun. Je vous ai déjà parlé de cet ancien patriote que son entreprise a refusé de réintégrer pour causee d’abandon de poste. Ils sont plusieurs dans ce cas. Sans emploi et sans ressources. Les veuves touchent parfois des pensions dérisoires. Pourtant, le pouvoir a déclaré qu’il n’oublierait pas les mérites de ceux qui ont défendu l’Etat. Regardons de plus près. Cette situation est faite aux patriotes depuis plusieurs années. Les problèmes des terroristes sont réglés en quelques heures. Comparez. Et retenez ce que m’a dit un patriote vers 1994 ou 1995 : « Dès que les terroristes seront vaincus, le pouvoir nous frappera sans pitié.� Cet ami est mort. Il était de ce PAGS dont se moque le chef du gouvernement. Dix ans après, le temps lui a donné raison.

M. B.

Source : https://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/04/06/article.php?sid=36629&cid=3