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bouhamidimohamed

Ports et docks : la longue marche de la privatisation. Ou les ports, seul secteur qui a, relativement, tenu tête à la privatisation par dogmatisme.

15 Mars 2018 , Rédigé par bouhamidi mohamed Publié dans #Bazooka- Le Soir d'Algérie

Port d'Alger.

Port d'Alger.

Ports et docks : la longue marche de la privatisation

Par Mohamed Bouhamidi

In Le Soir d’Algérie du 08 avril 2006

 

La Coordination nationale des ports d’Algérie vient de décider l’organisation de deux journées de protestation. Elle entend ainsi s’opposer à un projet de privatisation des activités portuaires. Contrairement à  toutes ses déclarations, le gouvernement n’a pas consulté, et encore moins associé les syndicats.

Pourtant, pour la première fois, il va se heurter à un noyau dur : l’organisation des dockers. Les arguments du gouvernement ressemblent à ceux du FMI et des multinationales. Privatiser, encore privatiser, toujours privatiser. Peu importe que cette politique se traduise généralement par une perte de souveraineté et surtout par la destruction des moyens nationaux de réalisation. Tout le monde connait le reste : le recul du droit du travail, la précarisation de l’emploi, la pauvreté, etc. Mais le gouvernement algérien ne fait qu’appliquer des directives du FMI. Depuis les années 1980, il démantelé patiemment et systématiquement le tissu industriel national. Les Algériens les plus jeunes ne savent pas que la DNC-ANP, l’Ecotec, la Sonatiba ont construit les universités de Bab Ezzouar et de Constantine et qu’elles ont livré des dizaines de milliers de logements. L’Algérie n’aurait certainement pas eu besoin des sociétés égyptiennes ou chinoises pour ses programmes AADL, ou, alors à un niveau moindre. Inutile de leur dire que la Chine bouleverse l’économie mondiale avec des entreprises publiques, pas privées. Cette atteinte au tissu industriel n’a pas épargné le privé. Des dizaines d’entreprises privées des cuirs et peaux, du textile et de l’agroalimentaire ont fermé leurs portes. Les entrepreneurs privés qui restent en activité ne sont pas dans une situation idéale pour leurs investissements et leur développement. Sauf, bien sûr, celles qui sont nées et vivent de la rente. Toute cette politique de démantèlement n’a jamais rencontré de résistance sérieuse. Les dockers dont les intérêts immédiats sont liés au statut public de leur entreprise réussiront-ils à faire entendre un autre point de vue ? Ce sera difficile. Car le gouvernement FLN-RND qui a décidé cette privatisation a en face de lui une centrale syndicale FLN-RND. Les dockers seront bien seuls. Mais ils ont du courage, cela on le sait.

M. B.

 

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