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Carences. Ou comment on occulte les effets morbides des réformes et de la privatisation.

24 Février 2018 , Rédigé par bouhamidi mohamed

Carences. Ou comment on occulte les effets morbides des réformes et de la privatisation.

Carences.

Par Mohamed Bouhamidi

In le Soir d’Algérie du 21 11 2004

La catastrophe maritime d'Alger n'a pas fini de faire parler d'elle. Le long commentaire de la télévision diffusé avant-hier n'a pas contribué à éclairer les gens et les événements. Tout cela repose, maintenant qu'il y a eu mort d'hommes, à chercher les failles et les responsables. C'est bien. Mais cela a l'air d'être mal parti. Parce que tous les raisonnements que nous avons entendus supposent un point de départ bien discutable.

Les syndicats des marins évoquent et invoquent les normes légales internationales inscrites dans les conventions internationales que l'Algérie a signées. Les responsables administratifs invoquent d'autres raisons et notamment les défaillances humaines. Tout cela peut revêtir l'aspect d'une polémique sur la base de la raison, d'arguments rationnels et d'approche scientifique des faits. En fait, cette polémique oppose des gens qui ne partent pas de la même base conceptuelle. Ils n'ont pas les mêmes idées de ce que doit être la gestion du quotidien maritime. Encore que là le problème est soluble. Tous les pays développés disposent de cahiers des charges et de procédures. Ils disposent de normes qui, à défaut d'être appliquées totalement, peuvent servir de références, et des buts à atteindre dans des délais convenus à l'avance. Cette polémique bute dans ses recherches des faits et de la vérité sur une illusion. Celle de chercher la vérité quand déjà les polémistes cherchent des buts différents. A quoi et à quelles questions préalablement définies répondent les enquêteurs ? Autrement dit, quelle est la bonne ou les bonnes questions que nous révèle cette catastrophe ? Il existe bien sûr des urgences et des questions pratiques simples qu'il faut résoudre. Quand l'alerte météo est-elle parvenue à tous les concernés ? A-t-on pris au sérieux et à temps le SOS du navire qui a coulé ? Les agents et les responsables ont-ils perdu un temps fou comme l'ont affirmé certains témoignages ? Mais au-delà de tout cela, existe-t-il une gestion saine du port et de la façade maritime ? Ou alors des intérêts occultes ou déclarés ont-ils rendu cette gestion impossible et chaotique ? A-t-il raison cet expert algérien qui affirme que le pillage du sable et la destruction de la façade maritime ont amplifié les effets de la tempête ? Car, au fond, on ne peut appliquer les outils de la réflexion et de la raison que sur des terrains prêts à l'accueillir. Sommes-nous, sur mer ou sur terre, dans un tel cas de figure, dans cette situation ?

M. B.

Source : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/11/21/article.php?sid=15875&cid=3

 

 

 

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