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Aït Ahmed, l’éthique et la vertu de la libération nationale.

27 Décembre 2015 , Rédigé par bouhamidi mohamed Publié dans #Algérie, #Guerre d'Algérie, #-polémiques algériennes, #libération nationale - luttes idéologiques.

Aït Ahmed, l’éthique et la vertu de la libération nationale.

In Impact24 le 27.12.2015 22:30

Par Mohamed Bouhamidi

Les voies de l’Histoire restent aussi inattendues que surprenantes.

Elles se manifestent pourtant que pour éclairer le chemin parcouru.

Et choisit pour parler, ses vieux compagnons, comme Aït Ahmed, qui avaient déjà compris ses messages cryptés à l’aube de leur jeunesse. Et de leurs engagements dramatiques, dont notre guerre de libération a été l’exemple le plus frappant du 20ème siècle, car elle a été «la guerre la plus hallucinante» de l’histoire de l’humanité, selon la formule de F. Fanon.

Elle reprit Hocine Aït Ahmed, l’un de ses principaux concepteurs, de ses principaux dirigeants et un de ses principaux acteurs dans l’action directe (comme dans l’attaque de la poste d’Oran), au sommet de l’étalage d’une Algérie avilie par la corruption, le pillage de ses richesses, la prédation de son argent public.

Par la perversion des mœurs naturellement liées à l’exercice du pouvoir, non contrôlé ou inhibé par un idéal ou par une éthique.

Par l’étalage, dans l’exercice de ce pouvoir de l’extinction de la loi et du droit, de l’autorité des institutions devant la suprématie de la relation familiale, clanique, sentimentale et, pire, devant l’entente para-légale d’intérêts illégitimes.

Bref, nous étions, pour une majorité de notre peuple et de notre société, stupéfaits qu’une guerre de libération nationale, si profondément marquée par des conduites morales aussi bien dans les campagnes que dans les villes, aboutisse à ce festival du vice.

Les premières années de l’indépendance avec ses campagnes de volontariat pour la sauvegarde des unités agricoles ou industrielles, des secteurs vitaux comme les postes ou la production et la distribution électriques, montraient pourtant une volonté puissante de notre peuple à préserver notre terre et notre société d’un détournement privé, d’une privatisation de cet extraordinaire effort collectif de libération.

Nous ne savions que dire, aux jeunes générations, sur cet écart entre la réalité qui les choque et le contenu réel de la libération nationale, aussi bien au plan de l’histoire de l’humanité entière que de notre simple dimension nationale.

Tout semblait donner raison à l’idéologie coloniale d’une révolution minée d’avance, car elle était l’œuvre de truands.

L’Histoire avec un grand H, nous restitue, avec la mort de Hocine Aït Ahmed, la mémoire d’une guerre vertueuse, à travers un de ses dirigeants qui a survécu, à ces cinquante-trois ans d’indépendance, pour nous redire que le seul idéal de ces hommes a été de mettre la nation au-dessus de tout intérêt particulier.

De défendre la nation contre toute démarche de privatisation.

L’Algérie était la maison de tous ses enfants.

Déjà en 1963, Hocine Aït Ahmed s’était opposé à l’interdiction, en novembre 1962, du Parti Communiste Algérien- PCA- par le gouvernement d’Ahmed Ben Bella.

Ferhat Abbas a aussi défendu, cette année-là, le droit d’exister dans notre pays à un courant marxiste et s’est prononcé pour la levée de l’interdiction du PCA.

La haute figure d’Aït Ahmed est la preuve que notre guerre de libération était vertueuse dans son idéal comme dans la vie et la conduite de ses dirigeants.

Une des preuves les plus convaincantes, que la politique est dans son fond, autre chose que le prétexte du brigandage.

Dans la mort, il devient un argument entre nos mains et le moyen de retrouver que dire et que raconter aux jeunes générations.

Sur la morale en politique, sur l’éthique.

Sur la vertu de notre guerre de libération.

Ces jeunes générations ne se sont pas trompées en dénonçant, sans nuances, les prétentions de toutes le composantes du pouvoir, à dire quoi que ce soit, sur la mémoire incarnée de la vertu qui a fondé notre combat.

Pour interdire au vice de parler des Ben M’Hidi, des Didouche, des Benboulaïd…

Sa mort comme un message codé de l’Histoire nous annonce la fin du cycle inauguré en novembre et nous invite à méditer les formes et les contenus d’un nouveau cycle dans la longue marche d’une Algérie encore à libérer de la domination étrangère.

M.B.

Source :

http://www.impact24.info/ait-ahmed-lethique-et-la-vertu-de-la-liberation-nationale/

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