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bouhamidimohamed

Que faire maintenant ? Après la fin assurée du règne maraboutique du président Bouteflika et la fin de la résistance passive de son Makhzen.

1 Avril 2019 , Rédigé par bouhamidi mohamed Publié dans #-Algérie, #-Politique, #-Armée, #Armée, #ANP, #Hirak

Que faire maintenant ? Après la fin assurée du règne maraboutique du président Bouteflika et la fin de la résistance passive de son Makhzen.

Après la fin assurée du règne maraboutique du président Bouteflika, fin de la résistance passive de son Makhzen. Que faire maintenant ?

De nombreux messages m'ont dit la colère, l'anxiété, le sentiment que nous avons été dupés avec la formation de ce nouveau gouvernement. La question de savoir si la présence de Gaïd Salah n'est pas une trahison de l'ANP domine toutes les autres.
L'absence de Lamamra intrigue au plus haut point, limogeage ou mise en réserve pour les élections présidentielles ?

Je réponds tout de suite. Le communiqué de l'armée du samedi 30 mars a réellement effrayé le clan Bouteflika. Et même le Makhzen, c’est-à-dire l'ensemble des hauts administrateurs qui gèrent les affaires de la confrérie maraboutique Bouteflika. Ce clan a parfaitement compris que l'ANP avait fait un pas supplémentaire vers le peuple et était décidée à trancher dans le sac de vipères qui complotait autour des structures de réseautage politique de la société. Des éléments du DRS pouvant faire partie de ces structures mais je pense qu'essentiellement l'armée signalait qu'elle ne tolérait pas une contre-attaque du clan du président Bouteflika sur le mode de la subversion.

La déclaration de Le Drain faite vendredi 29 mars, pendant les manifestations-mêmes, a certainement pesé lourdement. Le clan Bouteflika n'avait plus aucune espérance du côté de l'étranger.


Cette perte des appuis étrangers, les USA ayant déjà lâché Bouteflika, a peut-être renforcé l'armée dans son sentiment que la France et les USA allaient imposer une transition sous le contrôle international au prétexte d'offrir la démocratie au peuple algérien comme au Venezuela.

La résistance passive du clan était brisée. Ce dernier avait compris qu'il devait obligatoirement concéder encore quelque chose pour ne pas sombrer.

Il a accepté de bouger sur les lignes de confrontation et de former un gouvernement, celui qui doit gérer ou peut espérer gérer l'administration d'une période de transition en permettant au clan de négocier avec l'armée les termes de leur défaite acceptée.
Cette formule permet :
-aux membres du clan de se retirer d'Algérie en toute sécurité, biens et personnes au moins pendant deux ou trois semaines.
-de laisser les clés aux fidèles des fidèles Bensalah et Belaiz, assurance supplémentaire pour leur départ sécurisé.

Mais elle permet aussi aux autres oligarques pas trop impliqués dans l'ubuesque vol et viol de notre pays de :
-préserver le corps des lois qui ont permis de créer des canaux juridiques, réglementaires et administratifs du détournement de l'argent du pays,
-de préserver la présence des hauts fonctionnaires et notamment les walis qui ont si bien géré les fraudes électorales et la distribution des budgets des travaux publics et bâtiments aux entreprises de leurs enfants et proches, de canaliser l'argent des aides aux entreprises à leurs amis ou aux puissants financiers des campagnes électorales du président-candidat.

Ceux qui ont parlé de sacrifier le président Bouteflika pour sauver le "système" ont raison en partie seulement. Car il s'agissait SOUVENEZ-VOUS-EN de sacrifier le pays pour sauver le marabout Bouteflika.

Nous en sommes désormais loin.

La présence de Gaïd Salah est bien la garantie que la transition à venir se fera sous l'œil de l'armée et que Gaïd Salah restera chef de l'État-major. Il ne faut pas oublier que cette dernière phase a été ouverte par les déclarations de Saadani dont le fond a été la dénonciation de l'intelligence administrative, satanique selon lui, de Ouyahia et de l'État-profond, c'est à dire le DRS qu'il ne cesse d'attaquer depuis octobre 2016.

Si ce que je pense est correct, nous irions alors vers la démission très proche du président ou à une intervention de Belaiz. Cette dernière solution enlèverait le panache d'une démission même si elle prolonge la durée de la transition. L'armée n'a pas intérêt non plus à une transition longue au regard des menées régionalistes et aux démangeaisons des puissances impérialistes.

A mon avis le départ de RamtaneLamamra n'est pas un limogeage. Il avait déjà été présenté comme une alternative à Bouteflika il y a plus d'un an. Dans la dernière période, depuis le colloque sur l'investissement en Afrique, la France avait assuré son hégémonie en Algérie. Lamamra a été limogé à cette époque. Il a rejoint ses travaux dans les différentes institutions américaines chargées de réfléchir aux orientations de la globalisation impérialiste. Il les quittées après sa nomination mais est resté membre du CrisisGroup.
 

Après ce colloque la France a obtenu pour elle et pour ses amis oligarques algériens la création du «Fonds algéro-français d'investissement en Afrique»; autrement dit l'assurance d'une source financière pour sa politique quasi coloniale en Afrique et un " Fonds commun d'investissement" en Algérie et en France, autrement dit une structure du pillage légal de notre pays et une ressource directe pour une France plongée dans la crise financière.
C'était le donnant-donnant entre la caste des oligarques et la France pour : 
a) d'une part intégrer le système Françafrique en payant l'impôt colonial que payent les autres pays de la Françafrique, en mettant nos devises à la disposition de l'Etat français toujours colonial.
b) d'autre part avoir une voie légale pour le pillage du pays par les oligarques et finaliser la constitution d'une caste co-gestionnaire de l'Algérie avec la France, caste constituée d'assimilés bi ou multinationaux (on apprend que Haddad a été arrêté avec un passeport anglais, combien en a-t-il en réalité, le passeport français lui étant certain).
c) maintenir Bouteflika au pouvoir comme pivot et marabout de la formation/maturation de cette caste.

   Restituer notre souveraineté nationale passe désormais impérativement par la dénonciation de cet accord et de ces fonds.

Le retour de Lamamra a été un rééquilibrage vers les USA pour en obtenir de nouveau leur sympathie que le clan avait perdue en s'alignant sur les français de façon aussi servile. La réhabilitation d'OuldKaddour en a été le premier signe. Remettre les clés de Sonatrach à un homme convaincu d'intelligence avec les multinationales américaines du pétrole signifiait que les américains garderaient la primauté sur les questions pétrolières. Le retour de Lamamra visait dans la même direction.
     Mais pas seulement :Lamamra était la seule figure présentable pour un poste de vice-président en vue de la constitution projetée après la réélection du président Bouteflika et/ou la conférence nationale.

Que faire maintenant ? Continuer à manifester pour nos propres buts, en dehors des buts des clans au pouvoir. Cela suppose que nous développions l'intelligence de cette étape et l'intelligence de nos buts.

La caste au pouvoir possède presque tous les médias télévisuels et une part importante des autres. Otpor est actif. Les partis et personnalités créés par le DRS sont nombreux.

Je reprends mes dernières idées :

Seule la mobilisation populaire et celle des vendredis en particulier peut encore nous garantir cette voie de succès et la construction :
- d'une souveraineté intransigeante de l'État,
-la propriété publique de nos ressources minières et naturelles et d'abord le pétrole,
-l'interdiction de toute forme de privatisation de ces richesses sous le prétexte d'en appeler à l'expertise étrangère,
- la garantie des libertés démocratiques d'expression, de création de partis et d'association, de réunion et de manifestation, d'édition.
- la dissolution des polices politiques et une plus grande vigilance face aux dangers de subversions externes.
- la réalisation du caractère social de l'État par la garantie d'un système de santé et d’éducation performants et gratuits, d'une préservation des secteurs de la culture et du sport de la sphère marchande, de la garantie de l'énergie et de l'eau à usage domestique pour tous et dans toutes les régions.
- le développement économique autocentré et la défense de notre production nationale par des barrières douanières conséquentes.
- l'abrogation des accords de création des deux fonds algéro-français d'investissement qui sont en réalité des instruments d'asservissement de notre pays.

Il faut maintenant par notre mobilisation (et j'introduis des modifications par rapport à la dernière analyse) :

- aider l'ANP à s'éloigner encore plus du clan Bouteflika malgré Gaïd Salah.
-sceller avec elle la même alliance stratégique qui nous soudait à l'ALN par la force de nos slogans, de nos mots d'ordre et par notre volonté de les faire tous partir, ces éléments du système de Bouteflika et de son oligarchie,
- commencer à créer nos partis, nos associations dans notre diversité nationale pour contribuer à la naissance du nouvel État indépendant, souverain et démocratique que nous rêvons.

Ce changement de gouvernement est notre victoire définitive sur le clan Bouteflika, même si ce gouvernement est encore à moitié le sien. Pourtant, nous n'avons pas encore défait la caste des oligarques. Nous n'avons pas encore remporté de victoire décisive.


Il faut maintenant manifester et nous organiser pour la victoire de nos rêves, de nos idées de nos retrouvailles avec les hommes et les buts de novembre.

 

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