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bouhamidimohamed

L’eau dans le gaz. Sur le faux semblant de l’incohérence de la gouvernance algérienne.

25 Février 2018 , Rédigé par bouhamidi mohamed Publié dans #Algérie

Pour Marx, Napoléon III a été un maître de la théâtralisation de la politique, de sa mise en scène. Dans notre pays cet "art" a été poussé à des sommets tels, que l'avant-scène nous poussait à croire à de véritables incohérences, alors même que ce qui nous était montré avait pour but de nous donner à regarder mais de cacher ce qu'on aurait dû voir. Une chronique de du 24 novembre 2004 nous pose un peu la question.

L’eau dans le gaz. Sur le faux semblant de l’incohérence de la gouvernance algérienne.

L’eau dans le gaz. Sur le faux semblant de l’incohérence de la gouvernance algérienne.

par Mohamed Bouhamidi.

In Le Soir d’Algérie du 24 11 2004

 

Le ministre des Finances s’est encore exprimé sur la loi de finances. Au passage, il relève que les députés ont laissé telles quelles les grandes orientations de cette loi. C’est à se demander si tout ce bruit sur les amendements relatifs au prix du mazout et à l’importation du vin et des alcools n’a pas servi à évacuer le vrai débat sur la portée de cette loi. Mais rassurez- vous, il ne s’agit pas d’un complot médiatique du pouvoir pour donner l’impression d’une vie démocratique et d’une liberté du Parlement.

La vérité est beaucoup plus cruelle et le ministre des Finances l’exprime à sa façon. Il apparaît que dans les faits, les députés de la coalition présidentielle ne savent pas ce que veulent leurs partis. D’un côté, ils appartiennent à une coalition censée soutenir le président et donc voter les lois du gouvernement pour faire passer ce programme dans la vie. De l’autre, ils rejettent les mesures accessoires de ce gouvernement dont l’une va le gêner un tout petit peu dans ses négociations pour l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce. Le ministre et la coalition présidentielle ont donc oublié d’organiser des débats avec leurs cadres, leurs députés, leurs militants pour expliquer la portée des mesures préconisées. Ils ont agi comme d’habitude. Les députés sont là pour voter. Inutile d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit. C’est le problème qui a surgi et qui a poussé le seul ministre des Finances à s’expliquer. Pourtant, personne ne peut reprocher quelque chose à la coalition, au gouvernement et au ministre. Il était clair dès les opérations électorales que le nouveau style de gouvernance allait restreindre le débat sur les grandes questions de la politique. En fait, qui discute ces lois ? Combien de personnes donnent leurs avis ? Qui a voix au chapitre? Rien que pour le prix du gazole, il aurait fallu penser aux transporteurs et aux boulangers qui viennent de remettre sur le tapis leurs revendications et leur intention de faire grève. Quand on recense le nombre d’émissions télévisées étrangères sur les petits sujets qui font la grandeur de la politique, une légitime inquiétude nous étreint sur le nécessaire débat social. Mais de là à imaginer que même leurs cadres, députés et militants sont laissés à l’écart, au point de se retrouver avec une mini-tempête parlementaire ! Si le pouvoir ne veut pas de débats en son sein, il lui reste la solution des stages bloqués pour préparer le vote de ses lois par ses députés.

M. B.

Source : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/11/24/article.php?sid=16024&cid=3

 

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