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Gnawa. Sur Amazigh Kateb.

20 Février 2018 , Rédigé par bouhamidi mohamed Publié dans #Notes de lecture

Gnawa.  Sur Amazigh Kateb.

par Mohamed Bouhamidi.

In Le Soir d'Algérie du 06 11 2004

 

Pendant que le monde s’occupe de l’élection de Bush en oubliant que c’est une affaire interne aux USA et que les Américains ont le droit de choisir leur président sans ingérence extérieure ou souhait électoral de personne, des jeunes d’Alger parlent de musique. Pas de n’importe laquelle. La musique Gnawa. Et encore pas n’importe quelle musique Gnawa. Cette vieille musique nègre, acclimatée dans notre Sud et dont les rythmes ont bercé les poèmes religieux et les danses collectives des communautés qui vivent dans les osais, a pris une direction totalement inattendue.

Gnawi vient de l’appellation arabe de la Guinée ou du Ghana où les dynasties du Maghreb allaient faire commerce ou enlever des esclaves dont certains se retrouveront dans les gardes rapprochées des rois ou dans leur intimité. Amazigh Kateb avait déjà annoncé ce retour aux rythmes africains pour dire des choses et des idées nouvelles. Avant lui, Idir et Djamal Allam avaient cherché dans la ritournelle kabyle les mesures ancestrales pour raconter des sentiments et des réalités nouvelles. Voilà qu’une nouvelle génération pour créer du neuf en matière de parole, pour dire ses circonstances et ses conditions de vie en prennent le même chemin. Nous savions déjà que pour inventer le nouveau, les hommes empruntent souvent les habits et les paroles de leurs ancêtres. Cela se vérifie une fois de plus. Ce que ces jeunes ajoutent par rapport aux premières utilisations modernes de la musique Gnawi ce sont les textes sociaux et politiques. Une sorte de glissement du rap, finalement très international, vers le Gnawi très local pour dire des textes forts, très critiques, très militants. Est-ce l’instinct des artistes qui leur a fait comprendre que leurs messages ne pouvaient passer entièrement sans une forme musicale à la fois connue et très belle. Peut-être. Mais en Algérie nous avons déjà cette expérience de faire revivre nos vieux rythmes et nos vieilles mesures pour dire nos situations nouvelles. Attendez-vous aux succès de ces nouveaux créateurs et à la force de leurs textes et leurs admirables instrumentations.

M. B.

Source : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/11/06/article.php?sid=15421&cid=3

 

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